NE JETEZ PLUS VOS BRANCHAGES
Après la taille d’un arbre ou d’une haie vient toujours cette question : qu’est-ce que j’en fais des ces branches ? Des grosses branches aux petites brindilles, tout ce que vous avez coupé se recycle et trouve naturellement une nouvelle vie au jardin. Nous vous proposons ici quelques solutions pour que ce gros tas de branches se transforme en une manne bienfaisante.
Un rappel : Brûler des déchets verts, c’est interdit !
Enflammer des végétaux, surtout s’ils sont humides, dégage des substances toxiques pour les êtres humains et l’environnement, telles que des particules (PM), des oxydes d’azote (NOx) des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), du monoxyde de carbone (CO), des composés organiques volatils (COV), ou encore des dioxines.
Cela s’ajoute à la pollution atmosphérique déjà importante. La toxicité des émissions est encore augmentée lorsque ces déchets verts sont brûlés avec d’autres déchets du jardin (plastiques, bois traités).
Le brûlage à l’air libre c’est interdit toute l’année (art.84 du Règlement Sanitaire Départemental diffusé par la circulaire du 09/08/1978).
QUE FAIRE DES tailles de haies ou d’arbustes ?
du compost
Le broyat de branche est un structurant idéal pour le compost : à chaque dépôt de biodéchets de cuisine dans le composteur, ajoutez quelques petites pelletées.
du paillage
Pour broyer ces tailles, il suffit de les laisser au sol, puis de passer avec sa tondeuse. Vous craignez pour votre tondeuse ? Elle, n’a pas peur ! Regardez cette vidéo :
Si vous voyez que la tondeuse à tendance à « bourrer », c’est que les déchets sont trop gorgés d’eau, dans ce cas, laissez-les sécher (mais pas trop) avant de passer la tondeuse.
Les branches broyées de thuyas ou de cyprès sont de très bons désherbants pour les arbustes, rosiers, fleurs, et au potager en automne.
QUE FAIRE DES déchets d’élagage ?
Les branches fines
Elles peuvent être tressées pour obtenir des fascines. Les fascines sont utilisées pour séparer différents espaces, créer différents niveaux ou fabriquer des jardins « au carré ».
Les branches de saule, de sureau ou d’aulne durent 1 ou 2 ans au maximum. Les branches de châtaignier peuvent rester en place jusqu’à 5 ans.
Comment faire ?
Enfoncer des pieux tous les 30 à 50 cm
Tresser les branches jusqu’à la hauteur souhaitée
Clouer ou attacher avec un fil de fer les 2 dernières branches aux pieux pour consolider le tout (facultatif)
Couper les pieux à 5 cm du dernier niveau de branches
Les années suivantes, compléter les fascines ou changer l’ensemble des branches
LES Branches longues et plus grosses
Elles peuvent servir de piquets pour les légumes du potager (pieds de tomates, haricots rames, concombres palissés, …) et pour les nouvelles plantations d’arbustes et d’arbres. Elles peuvent aussi être rassemblées en tipi sur lequel vous pourrez faire grimper des plantes vivaces (ipomée, capucine par exemple).
Si vous avez une cheminée ou un poële à bois, n’oubliez pas de conserver les petites branches ou de plus gros tronçons pour vous chauffer cet hiver !
La haie de Benjes, c’est quoi ?
Cette haie, pas ou peu coûteuse, est très simple à mettre en place. Refuge pour la biodiversité locale, brise-vent ou réservoir à matière organique la haie sèche remplit un bon nombre de rôles. Et, au bout de quelques années, une véritable haie vive s’établira et prospérera.
Il suffit d’entasser des branchages de bois mort, des racines, des rameaux à l’horizontal entre des piquets en bois ou en métal jusqu’à un mètre de hauteur. Cet aménagement demande un peu d’effort au moment de la construction, mais il remplira bon nombre de rôles ensuite.
L’idée d’Herman Benjes est de créer les conditions propices à l’établissement d’une haie variée naturellement constituée d’essences locales. Il faudra par contre être patient le temps que la haie se mette en place.
Comment valoriser le bois mort ?
Tas de bois et de branches
Un tas de bûches ou de branches, bien rangé, en fascine ou pêle-mêle, constitue un véritable refuge pour la faune sauvage. La partie basse des tas peut être aménagée pour accueillir les hérissons, les crapauds ou les orvets.
Comment faire pour un tas de branches ? Récupérer un cageot en bois et créer une ouverture sur un des 4 côtés. Le mettre au sol et le retourner, le couvrir de branchages puis de feuilles sur une bonne épaisseur. Tous les ans, compléter le tas de branches et de feuilles.
Et en pratique, pour un tas de bois ? La base du tas est aménagée d’espaces de refuges en disposant des ½ ou des ⅓ de bûches. Ensuite, le tas est constitué normalement au-dessus. Plusieurs bûches peuvent aussi être percées de trous de 3 à 9 mm de diamètre et de 4 à 5 cm de profondeur. De nombreux auxiliaires seront attirés par ces refuges comme les abeilles solitaires.
1 heure passée à valoriser ses déchets de jardin c’est 10 heures d’entretien de gagnées !
crédits photos : Fix’acteur